« Nous devons continuer d’avancer sur le chemin de l’Europe. Et c’est pourquoi nous avons besoin de la constitution européenne. […] Sans constitution, sans finir d’accomplir le marché unique, sans cette dimension sociale de l’Union européenne, l’Europe, que nous le voulions ou non, sans que nous ne nous en rendions compte, devient lentement une considérable zone de libre-échange. Et on ne le remarque pas au début. Le poison de la zone de libre-échange est ainsi constitué qu’il est insipide et inodore. Mais à un moment ou à un autre, elle sera là. Si nous ne poursuivons pas l’intégration européenne en allant de l’avant et si nous ne poursuivons pas la construction de l’Union européenne en faisant des pas décisifs, nous en arriverons à une zone de libre-échange. Et la zone de libre-échange est un concept trop simple pour un continent éminemment compliqué comme l’est l’Union européenne. Et l’Union européenne doit être politique, elle ne doit pas être seulement comprise au niveau économique. Le marché seul ne produit aucune solidarité, ni entre les Hommes, ni entre les peuples. Et c’est de cette solidarité entre les peuples dont nous avons besoin. […] Une guerre d’un mois coûte plus cher que 20 ans d’Union européenne. »